Comment les enseignants perçoivent-ils la difficulté scolaire ?

Modifié par Clemni

Les enseignants repèrent très vite les signes de la grande difficulté scolaire chez leurs élèves. Cela se manifeste par de l’hyperactivité, de l’isolement et la plupart du temps par un mal-être.

Bien souvent, ces élèves n’ont plus confiance en la parole de l’adulte et n’éprouvent plus aucune envie d’être en situation d’élève. Le retard accumulé, le manque de bases solides, le manque de stratégie de compréhension, le niveau et le rythme des apprentissages contribuent à creuser cette différence.

Trois types de publics se distinguent :

  • les enseignants « combatifs » qui jugent cela inacceptable et rejettent la faute sur le système éducatif. Ils modifient leur pratique et leur relation à l’élève ;
  • les enseignants dévoués qui mettent en avant leur sens du devoir et leur souci d’équité ;
  • les enseignants « découragés » qui ressentent un sentiment d’impuissance, tout en baissant leur niveau d’exigence.

Pour les enseignants, la difficulté est liée au milieu, à l’environnement familial dans lequel évolue le jeune. « Dans leur ensemble, les enseignants désignent comme principal facteur environnemental l’absence d’intérêt des familles ; parmi les causes liées à l’organisation du système scolaire, l’absence de prise en charge des élèves en grande difficulté leur paraît la plus préjudiciable, tandis que le manque de bases solides est perçu le plus déterminant chez l’élève à l’origine de sa propre difficulté scolaire. » (Source : DEPP, Dossier n° 182 - La représentation de la grande difficulté scolaire, 2007, ministère de l’Éducation nationale)

La moitié des enseignants prennent en compte l’installation des difficultés dans la durée plutôt que leur étendue ou leur gravité. « [...] les professeurs des écoles mentionnent en premier l’incapacité de l’élève à suivre la classe, c’est-à-dire entrer dans les apprentissages, progresser (43,5 %), avant de détailler les compétences de bases non acquises (26,9 %), les manques (12,2 %) et difficultés de compréhension (9,6 %) ; les professeurs en charge du CP sont les plus nombreux à relever l’incapacité de l’élève à suivre la classe. » (Source : DEPP, Dossier n° 182 - La représentation de la grande difficulté scolaire, 2007, ministère de l’Éducation nationale)

« […] les professeurs de collège décrivent plus souvent les manques qui affectent l’élève mais sans mettre à part ses difficultés de compréhension (35,5 %), juste avant d’évoquer l’incapacité à suivre la classe (31,7 %), les compétences non acquises (24,3 %) ; les professeurs de mathématiques sont les plus nombreux à préciser les manques qui font défaut à l’élève. » (Source : DEPP (2007). Source : DEPP, Dossier n° 182 - La représentation de la grande difficulté scolaire, 2007, ministère de l’Éducation nationale)

Source : https://lesmanuelslibres.region-academique-idf.fr
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